À retenir en 30 secondes
- Trois décès liés au dengue confirmés officiellement en 2025 ; dengue active dans 12 provinces et chikungunya dans 8 (Oropouche en cas sporadiques).
- Matanzas a servi d’épicentre estival, mais des alertes touchent aussi Santiago de Cuba et Ciego de Ávila.
- Le ministère de la Santé admet des limites de fumigation faute de carburant ; la population est appelée à éliminer les gîtes et à recourir aux moustiquaires/répulsifs.
- Bonne nouvelle pour Varadero : la station balnéaire semble épargnée grâce à une fumigation continue et rigoureuse, confirmée par les autorités locales et les opérateurs touristiques.
Varadero : une zone sous contrôle
Alors que plusieurs provinces cubaines font face à une recrudescence des arboviroses, Varadero se distingue par une situation rassurante. Les autorités locales et les équipes sanitaires maintiennent des opérations de fumigation régulières, notamment dans les zones hôtelières et résidentielles. Cette vigilance, combinée à la mobilisation des brigades anti-vectorielles, limite la présence d’Aedes aegypti dans la région.
Les opérateurs touristiques confirment que les mesures préventives sont renforcées : inspections quotidiennes, élimination des gîtes larvaires et sensibilisation des employés. Pour les voyageurs, cela signifie que Varadero reste une destination relativement sûre, à condition de respecter les précautions individuelles (répulsifs, vêtements longs, moustiquaires).
Pourquoi cette différence ?
Varadero bénéficie :
- d’une infrastructure touristique mieux approvisionnée en carburant pour la fumigation ;
- d’une coordination étroite entre hôtels et autorités sanitaires ;
- d’une densité urbaine moindre comparée à des villes comme La Havane ou Santiago, réduisant les gîtes potentiels.
Conseils pour les voyageurs à Varadero
- Continuez à utiliser répulsifs et moustiquaires par précaution.
- Évitez les zones hors complexes hôteliers où la surveillance est moins stricte.
- Restez informé via les avis consulaires et les bulletins sanitaires locaux.
Ce qui circule exactement (et où)
Au 15–16 octobre 2025, les autorités cubaines confirment : la dengue est actif dans 12 provinces, 36 municipalités et 44 aires de santé ; le chikungunya circule dans 8 provinces (La Havane, Artemisa, Matanzas, Cienfuegos, Villa Clara, Holguín, Granma, Guantánamo) ; l’Oropouche apparaît en cas isolés. Trois décès dus au dengue ont été officiellement reconnus depuis le début de l’année.
Cette reconnaissance officielle a suivi plusieurs semaines de démentis et de flou sur la gravité de la situation, avant une communication plus transparente des autorités à la mi‑octobre. Des médias internationaux et locaux documentent en parallèle l’ampleur des symptômes et des hospitalisations, notamment à Matanzas.
Pourquoi maintenant ? Climat, infrastructure et… carburant
Chaque année, septembre‑octobre correspondent à une poussée saisonnière : pluies, chaleur et humidité favorisent Aedes aegypti, vecteur du dengue et du chikungunya. Les services officiels rappellent que ces fenêtres saisonnières (fin mai‑début juin puis septembre‑octobre) sont critiques si les mesures de contrôle ne sont pas maintenues.
Mais en 2025, la dégradation des services communaux (ordures, fuites d’eau, stockage domestique), les coupures d’électricité et surtout des limites de fumigation par manque de carburant créent un cocktail propice. La vice‑ministre Carilda Peña a même conseillé à l’antenne des solutions “de fortune” (fumées de pelures d’agrumes) — signe d’une capacité opérationnelle entamée.
Les foyers à surveiller : Matanzas, Santiago, Ciego de Ávila
- Matanzas : véritable épilogue d’été, la province a vu une forte prévalence du chikungunya suivie d’un constat de dengue sous‑jacent ; plus de 2 500 étudiants en santé ont été mobilisés pour la recherche active et la lutte antivectorielle (abate, ciblage des îlots avec preuves de transmission).
- Santiago de Cuba : alerte officielle pour la hausse des arboviroses (dengue, chikungunya, Oropouche) ; stockage d’eau et déchets accentuent le risque ; recommandations d’hygiène renforcées à la population.
- Ciego de Ávila : transmission active du dengue signalée à Morón et dans la capitale provinciale ; conditions environnementales (chaleur, pluies, gîtes) et présence vectorielle élevée. Des sérotypes DENV‑2 et DENV‑3 circulent selon l’épidémiologie locale.
Un système de santé sous tension
Des rapports de terrain décrivent des débordements ponctuels de services (urgences pédiatriques à La Havane, files d’attente), une pénurie de réactifs qui empêche de confirmer systématiquement l’étiologie (dengue vs chikungunya vs Oropouche) et des protocoles d’“hospitalisation à domicile” pour les cas sans comorbidités afin de désengorger les hôpitaux.
À l’échelle nationale, le ministère parle d’une situation “sous contrôle”, mais reconnaît l’insuffisance de ressources (insecticides, carburant, personnel) et appelle à la participation communautaire pour l’élimination des gîtes, pendant que des médias internationaux relaient des témoignages sur la gestion des déchets et l’hygiène urbaine comme facteurs aggravants.
Contexte régional : 2025 reste une année de très forte vigilance dengue/chikungunya
Au niveau Amériques, l’OPS/PAHO signale des millions de cas de dengue en 2025 (baisse vs 2024 mais niveau toujours élevé) et rappelle le risque accru lié au sérotype DENV‑3 dans la région. Les pluies et la chaleur créent des fenêtres de transmission dans les Caraïbes à l’automne.
Conseils pratiques (résidents, expatriés, voyageurs)
1) Prévenir les piqûres
- Moustiquaires (lits/fenêtres), répulsifs (DEET, picaridine), vêtements longs et clairs, climatisation/ventilateurs quand c’est possible. Ces mesures sont au cœur des recommandations CDC et des alertes consulaires.
2) Éliminer les gîtes
- Couvercles hermétiques sur citernes, vidange des récipients, abate dans les réservoirs recommandés par les autorités locales ; nettoyage des toits, cours et zones communes.
3) Reconnaître les symptômes et consulter tôt
- Fièvre, céphalées, myalgies/arthralgies, éruption ; la dengue peut évoluer vers des formes sévères, le chikungunya vers des douleurs articulaires prolongées. Consulter rapidement en cas de signes d’alarme (douleurs abdominales, saignements, vomissements persistants).
4) Médicaments à éviter / privilégier
- Éviter aspirine/ibuprofène (risque hémorragique en cas de dengue). Paracétamol comme antipyrétique de première intention, hydratation soutenue (SRO si disponibles).
5) Voyageurs : niveau d’alerte
- Avis “précautions renforcées” pour le chikungunya à Cuba (Ambassade des États‑Unis/CDC, 30 septembre 2025) ; rester informé avant le départ, surtout pour femmes enceintes, personnes âgées et maladies chroniques.
Et après octobre ? Les scénarios probables
Historiquement, l’activité vectorielle recule lorsque les pluies diminuent, mais Aedes aegypti persiste toute l’année sous climat tropical ; sans collecte d’ordures régulière, eau courante et fumigation soutenue, les foyers se maintiendront en taches de léopard. Les autorités elles‑mêmes lient les pics aux périodes pluvieuses de fin mai/début juin puis septembre/octobre — il faut donc profiter de la trêve saisonnière pour assainir durablement.
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