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Photo du rédacteurPassion Varadero

Les Files d’Attente à Cuba : Entre Résilience et Réalité Économique


Les Files d’Attente à Cuba : Entre Résilience et Réalité Économique

À Cuba, les colas (files d'attente) et les coleros (ceux qui les fréquentent à des fins commerciales) sont bien plus qu’un phénomène économique : ils incarnent une réalité culturelle et sociale profondément ancrée dans le quotidien de l’île. Faire la queue pendant des heures pour acheter des produits de base est une expérience partagée par tous les Cubains, génération après génération.


Un héritage de pénuries : Une histoire qui se répète

Les files d'attente à Cuba ne datent pas d’hier. Dès les années 1960, alors que le pays s’efforçait de stabiliser son économie, elles faisaient déjà partie du paysage quotidien. À cette époque, les pénuries étaient attribuées aux coleros, aux vendeurs informels, et à des facteurs externes comme l’embargo américain.


Même durant les années 1980, malgré le soutien économique de l'Union soviétique, Cuba était périodiquement confronté à un manque de produits essentiels. Puis est arrivée la Période spéciale des années 1990, une crise économique sans précédent, où les files d’attente devinrent omniprésentes et interminables. Les autorités blâmaient les thésauriseurs, l’embargo, et la précarité économique mondiale.


Coleros et marché noir : Une économie parallèle

Les coleros sont des acteurs de l’économie informelle à Cuba. Ils achètent en masse des produits rares pour les revendre à des prix exorbitants sur le marché noir. Cette pratique, bien que souvent critiquée, est le symptôme d’une économie marquée par la rareté et une distribution inefficace.

L’État cubain a essayé à plusieurs reprises de contrer ces pratiques par des mesures coercitives, mais sans succès durable. En effet, les coleros prospèrent là où il y a des pénuries, et leurs activités reflètent un déséquilibre entre l'offre limitée et la demande élevée.


Le rôle de l’État : Une solution entre les mains du gouvernement

Mettre fin aux files d’attente et aux activités des coleros nécessiterait une amélioration significative de l’approvisionnement. Mais à Cuba, cette solution reste un défi monumental. Entre l’impact économique du blocus américain, les restrictions budgétaires, la corruption et les inefficacités bureaucratiques, l'idée de magasins bien approvisionnés relève encore du rêve.

Face à cette réalité, les autorités ont intensifié leur contrôle des files d’attente. Des policiers, et parfois même des militaires de haut rang, organisent désormais les queues devant les magasins. Ce phénomène reflète la gravité de la crise, mais également l’épuisement des solutions traditionnelles.


Les Cubains : Résilience face aux crises

Malgré les difficultés, les Cubains font preuve d’une résilience extraordinaire. Les files d’attente, bien qu’épuisantes, sont devenues une routine acceptée. Sous le soleil tropical, les conversations, les rires et l’entraide atténuent l’attente et illustrent une solidarité unique.

Les crises économiques successives n’ont jamais entamé leur courage. Que ce soit pour du poulet, du détergent ou même des préservatifs, les Cubains continuent de se battre avec le sourire pour obtenir l’essentiel. Dans ce contexte, les files d’attente deviennent presque un symbole d’adaptation et de persévérance.


Un phénomène qui traverse les crises

Même en pleine pandémie de COVID-19, les files d'attente n’ont pas disparu. Les restrictions sanitaires n’ont pas empêché la population de se rassembler devant les magasins, prêtes à braver l’attente pour acquérir des produits de base.

La peur de manquer l’essentiel a souvent surpassé celle de contracter le virus. Cela démontre la profonde influence de la pénurie sur la vie quotidienne des Cubains, un défi qui transcende les crises sanitaires ou économiques.


La file d’attente : Une culture inscrite dans le quotidien cubain

À Cuba, ne pas faire la queue est presque anormal. Arriver dans un magasin et trouver ce dont on a besoin sans attendre est rare et souvent synonyme d’étagères vides. Les files d’attente font partie de l’identité culturelle de l’île, témoignant à la fois des défis économiques et de la capacité d’un peuple à s’adapter.


Comprendre les Cubains pour mieux découvrir Cuba

Les files d’attente ne sont pas qu’une contrainte : elles racontent une histoire, celle d’un peuple qui, malgré les épreuves, garde le sourire et trouve toujours une manière de faire face. Découvrir Cuba, c’est aussi comprendre ces moments partagés, faits de conversations, de rires et parfois de frustration.


Les Cubains sont les super-héros anonymes de leur quotidien, capables de transformer une réalité difficile en un témoignage de résilience humaine.

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