
La fermeture de la base de Sunwing à Québec, annoncée le 18 mars 2025, suscite l’alarme chez les pilotes et agents de bord, qui craignent une diminution du service en français à bord et un exode de talents vers Montréal et Toronto. Lors d’une conférence de presse à l’Aéroport Jean-Lesage, les syndicats ALPA et celui des agents de bord ont vivement critiqué WestJet, propriétaire de Sunwing depuis son rachat, pour avoir décidé de mettre fin à cette base ouverte en 2007.
Dorénavant, les vols au départ de Québec ne seront plus assurés exclusivement par du personnel local, mais par des employés venant de Montréal, Toronto ou Calgary. « Rien n’assure que l’équipage parlera français couramment, et on risque de se retrouver avec un service bilingue réduit à une minorité », déplore Mathieu Têtu, commandant chez Sunwing.
Unique base aérienne à l’est de Montréal, celle de Québec employait 50 pilotes et 80 agents de bord. Ces derniers doivent désormais choisir entre déménager à Montréal, assumer les frais de déplacement pour rejoindre leurs vols ou quitter leur poste. Selon l’ALPA, plusieurs pilotes auraient déjà démissionné. « Travailler dans sa langue, chez soi, était un atout majeur », souligne Louis-Éric Mongrain, vice-président d’ALPA Canada, comparant cette perte à l’impact qu’a eu le programme de pilotage du Cégep de Chicoutimi pour les francophones.
L’impact économique est aussi dénoncé : 12 millions de dollars en salaires pourraient quitter la région, et les agents de bord qui penduleraient entre Québec et Montréal pourraient débourser jusqu’à 20 000 $ par an. « On perd un lien précieux avec les passagers », regrette Dominique Côté, agente de bord depuis 18 ans.
Malgré les demandes répétées des syndicats pour reporter la fermeture, WestJet reste silencieux. La fin de cette base marque un tournant pour Québec, tant pour ses travailleurs que pour ses voyageurs francophones.