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Photo du rédacteurPassion Varadero

De Cuba - Fêter la fin de l'année

Comment les Cubains célèbrent-ils la fin de l'année ?


Dans les années 1960, comme nous l'avons déjà expliqué, Noël a été définitivement écarté de la culture cubaine. Les petits sapins, la crèche de Noël, les nougats, le massepain et les cadeaux sont devenus des symboles associés à la bourgeoisie. Cependant, aujourd'hui, il est possible de voir des décorations typiques de cette période, et même des palmiers illuminés à la manière des sapins de Noël.


Certaines familles traditionnelles se réunissent encore pour le dîner du 24 décembre, mais c'est le 31 décembre et le 1er janvier qui marquent les véritables temps forts des festivités.

Rien n'égale le fait d'attendre minuit en famille, puis de sortir pour brûler l'effigie représentant l'année écoulée, jeter de l'eau dans la rue, et féliciter voisins et amis en les embrassant.


Une des traditions les plus marquantes est la combustion d'une grande poupée symbolisant l'Ancienne Année. Elle est souvent inspirée d'une figure marquante de l'année écoulée, que ce soit une personnalité d'un feuilleton télévisé ou un événement marquant. On pourrait imaginer des effigies représentant des billets en CUP ou des politiciens comme Trump !


Une autre tradition très répandue est de jeter des seaux d'eau dans la rue à minuit, symbolisant la purification des maisons et l'élimination des mauvaises expériences de l'année passée.


Depuis l'ouverture des voyages, une coutume consiste à se promener dans les rues avec une valise à minuit, espérant attirer la chance de voyager bientôt.


Le 31 décembre, la tradition rurale est de se lever tôt pour abattre un cochon, souvent élevé pendant des mois, jusqu'à ce que l'on s'y attache et lui donne un nom. Certaines familles préfèrent acheter la viande au boucher local, mais rien ne vaut le cochon rôti à la broche, préparé avec une main qui fait tourner la broche et un verre de rhum dans l'autre, tandis que des cousins jouent au domino.


Le déjeuner typique comprend du manioc cuit avec du mojo (une sauce à base d'orange amère, d'huile et d'ail) et de la gandinga (foie de porc mariné aux épices), sans ajouter d'eau ou de citron pour ne pas rendre le foie trop dur.


Après le déjeuner, une sieste s’impose pour récupérer avant les festivités de minuit. Le soir, la table est dressée avec du porc rôti, du riz congrí, du manioc au mojo, de la salade de laitue et de tomates, et souvent un dessert de goyave ou des beignets sucrés.


Depuis la Révolution, la soirée télévisée du Nouvel An, ponctuée de comédies musicales et de sketches humoristiques, est devenue une tradition. Juste avant minuit, les familles attendent le décompte officiel diffusé à la télévision, moment où elles échangent vœux de bonheur et prospérité. À minuit pile, un cidre est débouché pour danser jusqu'à l'aube.


Cette année, avec les défis sanitaires et économiques, l’organisation des fêtes reste incertaine. Pourtant, malgré les difficultés, l'ambiance festive s'installe. Les files d'attente s'allongent pour acheter du porc, et les bières sont difficiles à trouver. Le rhum, cet ingrédient incontournable des célébrations cubaines, viendra cependant compenser l'absence de bière, et même le poulet pourrait remplacer le cochon sur certaines tables.


Quoi qu’il arrive, les familles seront réunies, et avec un peu de rhum, de riz et de haricots, elles diront adieu à l'année écoulée. Ensemble, elles brûleront l'effigie de la Vieille Année ou jetteront un seau d'eau dans la rue, en espérant que la nouvelle année apporte bien-être et prospérité à tous les Cubains.


Bonne année à tous !

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