Guillermo Pérez Dressler est un architecte cubain né à Guanabacoa, La Havane, en 1860. Dès son plus jeune âge, ses parents, Juan Pérez Zúñiga et Purificación Dressler de la Portilla, ont reconnu ses talents et l’ont encouragé à les développer.
Pour favoriser sa carrière, la famille s’est installée au centre de La Havane. Cependant, après le décès de son père, Guillermo, alors âgé de 15 ans, dut abandonner ses études et travailler dans une pharmacie.
Un professeur, convaincu du potentiel du jeune homme, lui a trouvé une bourse pour étudier l’architecture à La Sorbonne à Paris, grâce à une famille bourgeoise du Vedado. À 16 ans, Guillermo arrive à Paris et adopte le nom de Guillaume Dressler. À 21 ans, il obtient son diplôme avec distinction.
Après ses études, il intègre un cabinet d’architecture où il se distingue rapidement, participant à la reconstruction de ponts, de routes et de bâtiments civils et religieux. Sa vie prend un tournant lorsque son ancien professeur à la Sorbonne le met en relation avec Gustave Eiffel, qui cherche un assistant pour son célèbre projet de tour.
Guillaume devient rapidement le bras droit d'Eiffel, qui lui confie la direction de plusieurs projets, dont une partie significative de la tour, bien qu’il ne soit jamais crédité publiquement. Eiffel, sujet au vertige, ne montait qu'au premier étage, laissant Dressler superviser entièrement la construction de la tour jusqu'à son inauguration le 31 mars 1889.
En juillet 1889, Dressler est convoqué par la reine Victoria pour concevoir le Victoria and Albert Museum and Gardens à Londres. Il quitte le 4 août, mais son navire fait naufrage lors d'une tempête, et seuls quatre passagers survivent. Guillermo périt dans le détroit de Douvres, son corps n’ayant jamais été retrouvé. Son nom s’est estompé avec le temps, et Gustave Eiffel reste le seul reconnu comme l'architecte de la tour qui porte son nom, bien que beaucoup de sa renommée revienne à un Cubain.
Guillaume Dressler n'est pas le seul Cubain dont l’histoire est incroyable. D’autres Cubains, peu connus, ont occupé des rôles clés à des moments décisifs de l’histoire mondiale.
On raconte qu’une Cubaine aurait allaité Simón Bolívar, qu’un autre compatriote devint le gendre de Karl Marx, et que José Palma, originaire de Bayamo, écrivit l’hymne national guatémaltèque.
De plus, Manuel del Socorro Rodríguez, fondateur du premier journal de Bogotá, était Cubain, tout comme le célèbre pirate Diego Grillo, né à La Havane. Ce corsaire mulâtre, fils d’un père espagnol et d’une mère africaine, aurait même accédé au rang d’amiral britannique sous l’ombre de Francis Drake. D’autres sources rapportent qu’il aurait pu périr aux mains des Espagnols dans les Caraïbes, ou vivre en Angleterre jusqu'à un âge avancé, profitant de sa fortune.
La rigueur historique de certaines de ces histoires peut être sujette à débat, mais cela n'empêche pas les Cubains de se réjouir de cette présence internationale.
Si de nombreux produits sont rares à Cuba, l’estime de soi n’en fait pas partie.
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