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Photo du rédacteurPassion Varadero

De l'histoire de Cuba- Sus bares y cantinas de mala muerte


Il était une fois à La Havane de nombreux bars et auberges d'une grande simplicité et authenticité cubaines, où les personnes les plus démunies pouvaient savourer la véritable essence de Cuba à travers une boisson ou un plat.


Les auberges traditionnelles, connues sous le nom de "fonda", étaient des lieux modestes où des repas typiques étaient proposés à des prix très bas, préparés avec le même soin que chez soi. Ces établissements, très prisés, offraient une cuisine créole à moindre coût et étaient considérés comme légèrement au-dessus des cantines chinoises, mais bien en dessous des restaurants plus raffinés.


Ils proposaient principalement une ration, appelée "Completa", regroupant différents plats à des prix variés, mais toujours abordables. Ces lieux populaires ont vu le jour dès les débuts de la colonisation, répondant au besoin de nourrir et loger marins et voyageurs arrivant à La Havane.


Les premières fondas ont été établies par des immigrants chinois, suivis par des auberges espagnoles, donnant naissance aux fameuses fondas criollas, chères à nos grands-parents. Conçues pour les travailleurs et les familles à faible revenu, elles permettaient aux propriétaires de vivre décemment, mais peu d'entre eux pouvaient investir pour croître, à l'exception de rares cas.


Parmi les plus chanceux, José Sobrino a ouvert en 1945, avec sa femme Elvira, le restaurant "Puerto de Sagua", spécialisé dans les fruits de mer, un établissement désormais regretté.


Un autre exemple, la Bodeguita del Medio, a commencé modestement avec Arménia, la femme de son propriétaire, servant des repas à seulement deux ou trois clients par jour. Malheureusement, ces auberges n’ont subsisté que jusqu'aux années 1960, lorsque la révolution a complètement aboli la propriété privée.


Ces établissements ont alors été relégués à l'oubli, ou ont survécu sous forme de bars et cantines d'État, où le Cubain moyen peut se contenter d'un rhum bon marché et d'une bière peu connue, peut-être en grignotant un pain avec des croquettes à bas prix.

En flânant dans les rues de la Vieille Havane, vous pourrez découvrir ces lieux non répertoriés dans les guides touristiques, où l'on perçoit encore la magie d'antan, l'atmosphère unique de la ville et la chaleur de ses habitants.


Je vous invite à goûter au rhum cubain le moins cher, dont je ne me rappelle même plus l'étiquette, accompagné d'un cigare anonyme et d'un excellent cocktail d'huîtres, caractéristiques des bars et cantines d’aujourd’hui, vestiges d'une tradition gastronomique cubaine bien vivante : les bares y fondas de la Habana.

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