Los cubanos y el casorio*
Se marier pour un Cubain, ce n'est pas seulement signer des papiers ou aller à l'église. Il y a toujours un grand engagement impliqué. La fête et les photos sont parfois coupées par manque de ressources et cela rend le contrat strictement verbal, alors l'engagement devient essentiellement un pacte d'amour entre deux.
Quand vient le temps de se marier légalement, des questions se posent. Les comptes ne sont presque jamais bons entre la lune de miel, les photos, les robes et la fête.
Finalement le mieux est presque toujours d'économiser de l'argent pour le début d'une vie ensemble.
La consommation du mariage alors se manifeste régulièrement lors d'un repas de famille avec des invités proches. Deux témoins et le notaire attestent à l'occasion d'une union qui en fait existait déjà.
Le couple part quelques jours dans un endroit pas très cher, ou mieux reporte le voyage jusqu'à ce qu'il soit solvable. La priorité est d'avoir une maison pour vivre ensemble. Parce que celui qui se marie, tellement il est vrai, veut aussi son abri, (el que se casa, casa quiere) et ce n'est pas toujours possible.
Déménager dans une chambre dans l'une des maisons du couple marié (où il y aurait le plus d'espace) peut être la solution primaire.
Le logement est un problème familial très typique à Cuba. Très souvent, les familles sont nombreuses et plusieurs générations vivent dans le même espace. Il est pratiquement impossible, à de rares exceptions près, que les jeunes mariés aient la possibilité de vivre tout seuls. La tolérance et la capacité de vivre avec des idées et des concepts générationnels très différents, et parfois de nature fiscale, jouent donc un grand rôle. Vivre avec sa belle-mère est une tâche ardue.
Pour nous cubains, le connubio* peut exister de plusieurs manières. On trouve le mariage idéal avec une marche nuptiale et tout l'attirail respectif; les unions bénies par un pasteur, ou tout simplement par un notaire. Des fois l'accord mutuel de vivre ensemble et de tout partager c'est aussi le mariage.
Se marier pour les cubains exprime souvent que la volonté de ceux qui, bien qu'ayant parfois rien, ont tout lorsqu'ils sont ensemble.
Les mariages cubains ont changé au fil des ans. Si de nombreuses familles conservent encore les anciennes traditions et coutumes pour ce type d'événement, d'autres les modifient ou les changent complètement en fonction des situations personnelles ou économiques.
Les cadeaux ne sont plus si abondants, mais les gestes affectueux sont toujours montrés d'une manière ou d'une autre envers le couple. Il est usuel de donner des enveloppes pleines de sous aux jeunes mariés, pour les aider à construire le beau projet.
La grande décoration n'a pas non plus changé si l'union est réalisée dans un salon ou une maison privée. Les photos seraient indispensables alors pour rappeler bien entendu ce qui s'est passé, et combien cela a coûté aussi.
De nos jours, certains consacrent tous leurs efforts à tirar la casa por la ventana, c'est-à-dire gaspiller l'argent démesurément, et à faire de l'événement plus qu'un acte d'union d'un couple, une démonstration regrettable de statut économique.
Avec l'émergence et l'essor des entreprises indépendantes, les organisateurs d'événements, la location de costumes et tous les échafaudages nécessaires pour une telle célébration sont apparus et ils ne manquent pas de clients.
D'autres cubains préfèrent plutôt se passer de l'acte officiel et vont directement vivre ensemble et partager une vie conjugale sans signatures ni festivités somptueuses.
Le manque de logement indépendant et les engagements économiques qui y sont pris lors du mariage conduisent naturellement les nouvelles générations à préférer partager la vie en union libre. À Cuba il vaut mieux souvent d'être concubin qu'un con cubain. Désolé, il fallait que je le dise.
Aujourd'hui, de nombreux Cubains considèrent même le mariage sans aucun sens pratique.
Lorsque vous interrogez les Cubains sur les avantages et les inconvénients du mariage, ils sourient, mais choisissent ensuite de devenir sérieux; comme s'il s'agissait d'une tragicomédie.
Depuis quelques années, les couples cubains sont de moins en moins motivés pour signer le document de l'union matrimoniale. Parfois, les couples se mariaient dans le temps, une ou deux fois, juste pour garantir une bière pas chère lors des fêtes de nouvel an, et prendre peut-être un costume supplémentaire fourni gratuitement, ou même profiter de l'occasion pour aller dans des hôtels sans trop de frais. Mais tout cela a déjà disparu.
En effet, l'État cubain avait longtemps fourni des prestations très intéressantes pour les jeunes mariés, des boissons et aliments pour la fête familiale, des forfaits bon marché pour un hôtel, afin de motiver l'acte de l'union conjugale elle-même et par conséquent la fondation de nouvelles familles et de leurs descendants naturels indispensables à la société.
Mais aujourd'hui tout va bien si on peut avoir une chambre chez les parents ou les grands-parents. Compte tenu de la situation présente de disponibilité des logements, c'est déjà un privilège.
D'un autre côté, le machisme au sein de la société cubaine est un autre facteur qui affecte les mariages légaux. Les coutumes patriarcales sont profondément enracinées et l'homme tente toujours d'exercer un pouvoir sur sa compagne et c'est de plus en plus difficile dans un contexte où la femme a réussi son émancipation.
Les Cubains, cependant, n'ont pas tellement peur de se marier car ils peuvent toujours divorcer dans le meilleur des cas.
Le divorce à Cuba n'est pas aussi compliqué ou traumatisant que dans d'autres parties du monde. Il est vrai qu'il peut y avoir des litiges lorsque les séparations se produisent mais ces conflits ne représentent pas un préjudice économique important, sauf en ce qui concerne le logement et la séparation des biens. La maintenance n'affecte pas non plus autant. Mais quand il s'agit de la maison, le différend foncier conduit souvent à la décision singulière de diviser le logement en deux moitiés habitables.
C'est ainsi que nous voyons dans les rues de Cuba d'innombrables maisons divisées de l'avant sans autre explication logique que le divorce.
À Cuba, vous pouvez obtenir un divorce de deux manières; par sentence judiciaire ou acte notarié. Le premier est traité en présentant une procédure judiciaire devant le tribunal municipal compétent, et le second en comparaissant devant un notaire.
Le contrat d'un avocat à Cuba pour rendre le divorce juridiquement viable coûte environ 100 pesos cubains (CUP). Croyez-moi, parfois, un tel investissement en vaut la peine.
Pour avoir un mariage réussi à Cuba finalement, il faut apprendre à vivre avec nos excès, qui sont parfois drôles ou irritants, mais qui ne donnent jamais lieu à l'ennui.
Pour un Cubain il est facile de tomber amoureux, il suffit de faire une bonne première impression, car les Cubains voient d'abord avec leurs yeux puis ils tombent amoureux de l'âme.
Il convient également de préciser que les Cubains aiment souvent ce qu’ils ne peuvent pas avoir.
Alors, ne soyez jamais un monstre jaloux, par exemple, et assurez-vous plutôt de cuisiner quelque chose que votre complice aime vraiment.
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