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La production de sucre à Cuba est en chute libre. En 2025, elle devrait tomber sous la barre des 200 000 tonnes métriques, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis le XIXe siècle. Ce recul dramatique oblige le pays à importer plus de sucre qu’il n’en produit, une situation inédite pour une nation autrefois reconnue comme un géant mondial du sucre.
Des distilleries de rhum en péril
Cette pénurie de sucre a des répercussions directes sur l’industrie du rhum cubain. Les distilleries, qui doivent légalement utiliser de l’alcool produit localement, font face à une baisse de 70 % de la production d’éthanol à base de sucre. Cela menace la fabrication de rhum de qualité, un produit emblématique de l’île.
Un entrepreneur étranger, sous couvert d’anonymat, a exprimé ses inquiétudes quant à la disponibilité future des matières premières nécessaires au vieillissement du rhum.
1. L’effondrement de l’industrie sucrière
- La production de sucre à Cuba est tombée en dessous de 150 000 tonnes en 2024-2025, soit le niveau le plus bas depuis plus d’un siècle. Le plan officiel prévoyait 265 000 tonnes, mais il a échoué largement.
- En comparaison :
- 1989 : 8 millions de tonnes (âge d’or).
- 2019 : 1,3 million de tonnes.
- 2023 : 350 000 tonnes.
- 2025 : < 200 000 tonnes.
- Causes principales :
- Infrastructures obsolètes et pannes industrielles.
- Pénuries de carburant et lubrifiants.
- Coupures de courant fréquentes.
- Mauvaise gestion et manque d’investissements.
- Sanctions américaines et perte du soutien soviétique historique.
- Impact direct : L’industrie du rhum est menacée, car elle dépend du sucre local. La production d’alcool éthylique à base de sucre a chuté de 70 % depuis 2019.
2. Crise énergétique et industrielle
- 95 % de l’électricité provient encore des combustibles fossiles, malgré des objectifs de transition vers 24 % de renouvelables d’ici 2030. Actuellement, les renouvelables représentent à peine 5 %.
- Les centrales thermoélectriques ont plus de 40 ans, et les importations de pétrole vénézuélien ont chuté, aggravant les coupures (jusqu’à 20 à 36 heures dans certaines provinces).
- Investissements disproportionnés dans le tourisme (près de 39 % des fonds) contre seulement 9 % pour l’énergie, ce qui accentue la vulnérabilité du système électrique.
3. Défis économiques globaux
- Croissance prévue en 2025 : +1 %, mais dans un contexte de crise multidimensionnelle (inflation, pénuries, endettement).
- Tourisme : 2,2 millions de visiteurs en 2024, soit le pire chiffre depuis 17 ans (hors Covid), et une baisse de 30 % au premier trimestre 2025.
- Inflation : +25 à 30 % en 2024, aggravée par la réforme monétaire et la dévaluation du peso.
- Sanctions américaines : coût estimé à 5 milliards USD par an, impact cumulé de 164 milliards USD depuis 1962. Elles limitent les importations de nourriture, carburant, médicaments et freinent les investissements étrangers.
En résumé
Cuba fait face à une triple crise :
- Sucre : effondrement historique, menace pour le rhum et les exportations.
- Énergie : réseau vieillissant, dépendance au pétrole importé, coupures massives.
- Économie : pénuries, inflation, sanctions, exode massif (1 million de Cubains partis depuis 2022).
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